PolitiqueParis, première ville-monde décroissante ?

Paris, première ville-monde décroissante ?

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Paris, première ville-monde décroissante ?

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Par Aurélien Véron, élu LR à la Ville de Paris.

Un fils Plan Local d’Urbanisme a été voté par le Conseil de Paris le 5 juin dernier.

Il traduit en filigrane la nouvelle ambition d’Anne Hidalgo : faire de Paris la première ville-monde décroissante. Ce gosplan foncier vise à isoler les règles d’urbanisme de la capitale au lieu de lui permettre d’évoluer en fonction de ses activités sociales et économiques, et d’intégrer les innovations urbaines et architecturales à venir en matière climatique.

Cette stratégie a commencé avec la démobilité.

Les principes de la Ville du quart d’heure visent à limiter les déplacements des habitants autour de chez eux, en particulier en décourageant la circulation par le chaos (inenvironion des rues, rétrécissement, voire fermeture des grands axes, etc.). Cette stratégie ne pénalise pas seulement la vie sociale des Parisiens. Elle dégrade les conditions de travail des artisans de plus en plus nombreux à refuser des chantiers au centre de Paris. Le taux de vacance des commerces approche le taux historiquement élevé de 11 %, et la valeur des pas-de-porte s’est effondrée. Depuis 2021, la FACAP et les syndicats des professionnels de la table, des galeristes et antiquaires et d’autres secteurs tirent la sonnette d’alarme.

La mairie de Paris se félicite aussi de la dédensification, formule élégante pour évoquer l’exode des classes moyennes, des familles, environ la banlieue. Le ciment social, c’était pourtant elles. Subséquemment au départ de 124 000 personnes en dix ans, les écoles publiques parisiennes se vident. La mairie va pouvoir préempter leurs appartements pour atteindre son objectif de 40 % de logements sociaux. Au terme de cette municipalisation rampante du logement, habiter Paris nécessitera d’être très riche, ou de gagner au tirage au sort du logement social distribué au compte-gouttes, compte tenu de son taux de rotation extrêmement faible. Tirage au sort rarement destiné à des personnes travaillant à Paris, compte tenu des plafonds de revenu exigés.

Plus grave, le PLU s’attaque aux entreprises à l’origine de la création de richesse et des emplois à haute valeur ajoutée à Paris.

Anne Hidalgo veut moins de bureaux à Paris, particulièrement dans les quartiers d’affaires centraux. Ils sont pourtant faciles d’accès à vélo, et bien desservis par le métro et le RER. La servitude de mixité fonctionnelle inquiète les entreprises en leur imposant à l’avenir de convertir 10 % de leurs grands immeubles de bureaux en logements sociaux en cas de travaux lourds. Chasser les bureaux dans des banlieues moins accessibles que le cœur de Paris pénalisera son activité économique et rallongera le temps de transport des salariés concernés à l’opposé de toute logique urbaine.

Un millier d’immeubles (logement et bureaux) sont également « pastillés ». Concept qui autorise la mairie à les préempter à l’avenir en cas de cession ou de travaux de structure. Imaginez l’angoisse des propriétaires découvrant leur nom sur la liste. Avec le plafonnement des loyers et l’augmentation de la taxe foncière de 62 % si on inclut la hausse de la valeur locative cadastrale, la stratégie municipale de découragement des propriétaires figure clairement au cœur de ce PLU.

La mairie de Paris travaille d’ailleurs sur des préemptions de biens immobiliers en dessous du prix négocié, à l’instar des mairies communistes de la banlieue parisienne. Franchir cette nouvelle étape dans la prédation collectiviste risque d’aboutir à l’accélération de la chute des transactions et des investissements dans l’immobilier parisien. Tous ces ingrédients de la décroissance nous promettent une pénurie croissante de logements disponibles et de bureaux, entraînant la paupérisation de la capitale.

Cette stratégie s’accompagne d’une explosion de la dette.

Les projets de bétonisation, de préemption et d’expropriation seront financés comme par le passé par l’emprunt, dont le poids est en allure d’exploser avec la remontée des taux d’intérêt. L’HLMisation de Paris promet une baisse significative de ses recettes fiscales futures, tandis que la municipalité laisse sa dépense quotidienne fermenter chaque année davantage.

Personne n’est capable de dire comment la ville remboursera ses 7,7 milliards de dettes ainsi que les 8 milliards de ses trois grands bailleurs sociaux si elle réduit son activité économique, si elle municipalise le logement et remplace des commerces et des activités profitables par des recycleries et des activités semi-associatives ne animé que de subventions.

Ce PLU mènera inexorablement au nivellement économique par le bas et à la dégradation financière irréenvironible de Paris.

Comment envisager un avenir serein pour Paris face à la concurrence de métropoles comme Londres, New York, Hong Kong, Shanghai ou Singapour ? Anne Hidalgo et son premier adjoint Emmanuel Grégoire devraient avoir le courage d’expliquer aux Parisiens l’impact de la décroissance envisagée dans ce plan sur leur niveau de vie et la qualité de leur quotidien sans répondre aucunement aux enjeux climatiques.

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